Restauration décorative d'une fresque endommagée
Se réapproprier un projet
Les propriétaires de cette grande résidence m’ont sollicité suite à un dégât des eaux ayant fragilisé le décor du hall d’entrée.
Ma mission : reboucher les fissures et restituer le décor mural, sans en altérer l’esprit ni les qualités esthétiques d’origine.
Dès mon arrivée sur site, j’ai perçu l’attention portée au décor existant. Certaines zones ayant été épargnées par l’humidité, j’ai pu m’y appuyer pour mener un travail de reconstitution la plus fidèle que possible.
La restauration a nécessité plusieurs étapes clé :
- Ouverture et rebouchage des fissures avec des enduits spécifiques adaptés aux supports en place.
- Reprise partielle de matière pour garantir l’uniformité des surfaces.
- Analyse colorimétrique des zones intactes pour retrouver les teintes exactes du décor d’origine.
- Reconstitution des pochoirs manuellement, à partir des fragments visibles.
- Travail de patine pour restituer les effets de transparence et de texture.
- Harmonisation des couleurs, des tonalités et des effets, dans un souci de continuité parfaite avec les zones non endommagées.
Toutes les interventions ont été réalisées avec des outils traditionnels (pinceaux, éponges, pochoirs) et selon des techniques décoratives classiques : glacis, lavis, superposition de couches fines.
Ce projet n’était pas une simple rénovation : il s’agissait de redonner vie sans trahir.
En respectant les teintes, les gestes, la composition et les effets du décor initial, j’ai souhaité m’inscrire dans la continuité de ce travail soigné.
Discrètement inscrits sur certaines feuilles du motif, les noms des artisans de 2006 ont été préservés. Une manière de saluer leur savoir-faire et de prolonger leur empreinte sur le lieu.
Faut-il tout effacer quand une partie est endommagée ?
Dans bien des projets, une détérioration partielle semble appeler une rénovation totale. Pourtant, lorsque le décor conserve des zones intactes, il est souvent possible de mener une restitution ciblée, fidèle, et parfaitement intégrée à l’existant.
Ce chantier en est un bon exemple : en m’appuyant sur les fragments préservés, j’ai pu retrouver les teintes, les effets et les gestes d’origine pour prolonger le décor sans le remplacer.
C’est une approche plus fine, plus respectueuse — et souvent plus économique — qui permet de redonner cohérence à l’ensemble tout en valorisant le travail déjà présent.
